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Grand Manan Museum

   
EXPOSITIONS TEMPORAIRES :
GRAND MANAN ET LA GUERRE DE 1812
M.J. Edwards, éditrice, conservatrice et directrice, Musée de Grand Manan

Le présent livret a été produit en guise de supplément aux cinq plaques commémoratives pour lesquelles le musée a reçu, au printemps 2013, du financement sous la forme d’une subvention du gouvernement du Canada par l’intermédiaire du Fonds de commémoration de la guerre de 1812 du ministère du Patrimoine canadien. Les plaques furent érigées au cours de l’été 2013.

Grand Manan and the War
                                          of 1812

Nous espérons que l’information contenue dans le présent livret fournira un peu de contexte aux nombreux événements survenus sur terre et sur mer dans la baie de Fundy près de l’île Grand Manan et sur celle-ci pendant la guerre (qui dura de 1812 à 1814). Ces plaques présentent une version condensée de l’information présentée ici.

Laurie Murison, présidente de la Swallowtail Keepers Society et directrice de la Grand Manan Whale and Seabird Research Station, nous fut d'une aide précieuse à titre de principale instigatrice de la demande de subvention. Laurie nous a également aidés à rédiger cette demande et à concevoir les plaques commémoratives, dont l'une se trouve sur le site de Swallowtail.

Nous remercions Greg McHone, membre du conseil, d'avoir produit au prix coûtant ce livret par le biais de son entreprise de publication à domicile. Janie Hepditch-Vannier, une artiste de l'île, a gracieusement accepté de réaliser pour nous quelques toiles d'interprétation à l'encre et à l'aquarelle, afin d'illustrer trois histoires liées à des
événements qui sont survenus sur l'île Grand Manan et dans les environs pendant la guerre de 1812. Ces illustrations nous aident à rendre ces histoires plus vivantes.

Nous remercions également Ava Sturgeon, des Archives de Grand Manan, de son assistance pour les photographies, les cartes et les schémas relatifs aux fortifications proposées à la pointe Net Point et aux phares de l'île Machias Seal.

Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du ministère du Patrimoine canadien Fonds de commémoration de la
guerre de 1812.
We acknowledge the financial support of the Government of Canada through the Department of Canadian Heritage 1812 Commemoration Fund.
CANADA

 

Guerre de 1812

Introduction

Du 18 juin 1812 au 16 février 1815, le Canada fut le champ de bataille d'une guerre entre les États-Unis et la Grande-Bretagne. Si l'invasion américaine survenue de 1812 à 1814 avait réussi, le Canada n'existerait plus aujourd'hui. Cette guerre prit fin lors de la signature et de la ratification du Traité de Gand par le Congrès des États-Unis, ce qui marqua le début d’une longue période de relations pacifiques qui perdure encore de nos jours.

Causes de la guerre

Les États-Unis déclarèrent la guerre à la Grande-Bretagne en raison d'un certain nombre de facteurs : la pratique d’enrôlement forcé de marins de la marine marchande dans la Royal Navy; les restrictions imposées au commerce en raison de la guerre entre la Grande-Bretagne et la France; le soutien britannique aux tribus amérindiennes qui tentaient de bloquer l’expansion américaine vers l’Ouest; et l'intérêt des Américains envers une annexion du Canada. Comme ils rencontrèrent plus de résistance que prévu, leur invasion échoua. En revanche, les enrôlements forcés cessèrent bel et bien avec la fin de la guerre. (Information adaptée à partir de Wikipédia : Guerre anglo-américaine de 1812)

La guerre de 1812 et Grand Manan

« Pendant la période allant de 1812 à 1814, la baie de Fundy fourmillait de corsaires. Les pionniers de l’île Grand Manan vécurent beaucoup d’épreuves, alors que leurs villages faisaient occasionnellement l’objet de raids de la part de corsaires des deux camps, qui les pillaient. Près de Grand Manan, une grande partie du littoral du Maine était occupée par les forces militaires britanniques pendant et après la guerre, et Eastport ne fut pas libérée avant 1818, après la signature du Traité de Gand qui marqua le début d’une longue période de relations pacifiques. (Wikipédia : Grand Manan [rubrique en anglais])

Chacune des cinq plaques situées en divers emplacements sur l'île raconte une petite partie des événements survenus dans ces eaux de la baie de Fundy et de la baie Passamaquoddy pendant la guerre de 1812. À cette époque, la frontière entre le Maine et le Nouveau-Brunswick était fluide – dans tous les sens du terme. Les familles vivaient souvent dans les deux pays à la fois, et plusieurs pionniers de l'île étaient originaires du Massachusetts et du Maine. Comme beaucoup d'échanges commerciaux avaient lieu entre les deux pays, plusieurs considéraient cette guerre comme un inconvénient, voire un désastre économique.

Les corsaires ayant participé à la guerre furent, pour leur part, ceux qui en profitèrent; plusieurs fortunes personnelles furent amassées et des banques et des universités furent fondées grâce aux profits générés par le pillage légal des navires de l'ennemi. La « lettre de marque » était le document officiel donnant à un navire corsaire l'autorisation, de la part du gouvernement, à capturer et à saisir les navires de l'ennemi ainsi que leurs biens – que ces navires fussent militaires ou marchands. L'Université Dalhousie de Halifax ainsi que la Banque Canadienne Impériale de Commerce (CIBC) furent toutes deux fondées avec de l'argent de corsaires.

Il arrivait occasionnellement que des corsaires américains harcèlent des habitants de Grand Manan, volent leurs bateaux ou se cachent des croiseurs britanniques dans des ports abrités. La marine britannique, de son côté, envoyait des navires de recrutement vers la côte afin de rechercher et d'enrôler de force des hommes valides dans ses rangs. La vie dans la marine britannique n'était pas des plus enviables et plus d'un marin sauta par-dessus bord afin de se réfugier à bord de navires de la marine américaine. Lorsqu'un marin américain était né britannique, les Britanniques en faisaient alors l'un des leurs et ne reconnaissaient pas sa citoyenneté américaine. Cette pratique constituait l'un des principaux griefs ayant mené au déclenchement de la guerre.

 

PLAQUE DE NET POINT

On trouve une plaque commémorative en face de la pointe Net Point, sur la péninsule de Swallowtail. La pointe Net Point est située entre Pettes Cove et Flagg’s Cove.

FORTIFICATIONS PROPOSÉES POUR NET POINT ET SWALLOWTAIL – 1819

La construction de fortifications sur l'île Grand Manan fut envisagée dès le 30 juin 1808, lorsque le capitaine Nicholls du Corps royal du génie écrivit ce qui suit au lieutenant-général Sir George Prevost : « Je ne peux manquer de remarquer à quel point l'île Grand Manan se peuple rapidement. Sa population estimée à 400 ou 500 personnes (incluant une milice d’environ 60 hommes) est en santé et dispose d’un bon port pour de petits navires. Vu son emplacement, on peut considérer l'île comme la porte d'entrée de la baie de Fundy. J'estime qu'elle mérite une très sérieuse attention. » (C. Buchanan, p. 27)

En 1875, une autre plume écrivit pour demander « que l'île soit fortifiée et développée », déclarant que « tant pour le commerce que pour la guerre, son emplacement est tout aussi précieux sur le plan stratégique que les îles de Man, de Guernesey et de Jersey et qu'elle constituerait un excellent point d'attaque contre Portland et la côte du Maine ». (C. Buchanan, p. 27).

Les quatre paragraphes suivants sont tirés intégralement du Grand Manan Historian, no V, Charles Buchanan (éditeur), pp. 26 et 27, 1938 :

« Pendant la guerre entre la Grande-Bretagne et les États-Unis, qui dura de 1812 à 1814, la baie de Fundy était infestée de corsaires américains, et le commerce en souffrit en conséquence dans les provinces limitrophes. Les eaux qui entouraient l'île Grand Manan constituaient une zone de maraudage notoire pour ces corsaires voraces, jusqu'à ce que ceuxci quittent la zone face aux croiseurs britanniques devenus plus nombreux sur les mers. Bien que le retour de la paix fût salué par les gens des deux pays, le différend frontalier débuta alors et menaça pendant des années de rallumer la guerre entre les deux camps.

En 1817, l'île Grand Manan et d'autres îles dans la baie Passamaquoddy, réclamées par les Britanniques, furent déclarées britanniques. En 1819, on décida de fortifier l'île Grand Manan. Le parlement impérial vota l'octroi à cette fin d'une somme de 40 000 livres. Le 14 septembre 1819, le colonel Lord et deux officiers du Corps royal du génie se rendirent sur l'île afin d'y sélectionner un emplacement approprié. En lien avec cette affaire, ou trouve ce qui suit dans le Courier de Saint John [N.-B.] du 6 novembre 1819 :

"La construction des fortifications projetées sur l'île Grand Manan doit, selon notre
compréhension, être entamée immédiatement sur le site nommé ‘Swallowtail’, ce lieu étant le plus approuvé pour l'établissement de ces fortifications et d'un dépôt et étant situé à proximité d'une vaste baie et d'un lieu de mouillage sécuritaire pour les navires, car protégé contre tous les vents à part ceux venant de l'Est."1.
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L'emplacement stratégique de Grand Manan et ses nombreuses places fortes naturelles en faisaient une possession de grande importance aux yeux des Britanniques, d'où leur détermination à la fortifier et à la défendre si nécessaire. Heureusement, la construction de ces fortifications sur l'île Grand Manan ne fut pas nécessaire, les revendications légitimes de la Grande-Bretagne par rapport à l'île furent acceptées pacifiquement, et cette porte d'entrée de la baie de Fundy demeura britannique. » (C. Buchanan, pp. 26 et 27).
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Les photos illustrant les plans du fort de Net Point ont été prises à partir d’une collection de dessins du corps royal de génie naval, conservés aux Archives de Grand Manan.

 
PLAQUE COMMÉMORATIVE DE WHISTLE LONG-EDDY

On trouve une plaque commémorative au bout de Whistle Road, à côté du banc qui donne sur la baie Passamaquoddy et qui fait face au littoral du Maine.

GUERRE DE COURSE – L'INCIDENT DU WEAZEL ET GRAND MANAN

En Nouvelle-Angleterre, c'est le Maine qui souffrit le plus de la guerre. Tôt durant la guerre, des corsaires canadiens et la Royal Navy étaient à l'oeuvre le long de la côte. En septembre 1813 eut lieu au large de Pemaquid un combat naval entre le HMS (Navire de sa Majesté) Boxer et le USS (United States Ship) Enterprise, combat dans lequel les deux capitaines furent tués et qui attira une attention internationale. Laissés en grande partie sans protection par l'armée et par la modeste marine américaines, le district et une bonne part du littoral du Maine furent envahis et occupés par les Britanniques en 1814. Cela interrompit en grande partie le commerce légitime tout le long de la côte de cet État, ce qui s'avéra critique pour cette région qui dépendait fort du transport et du commerce maritimes. Un commerce illicite de contrebande avec les Britanniques eut tôt fait de se développer, particulièrement à Castine et à Eastport. L'extrême vulnérabilité du Maine pendant la guerre motiva celui-ci à rechercher un statut d'État, ce qu'il devint en 1820. (Information adaptée à partir de Wikipédia : History of Maine [rubrique en anglais]).

Historiquement, les habitants de Grand Manan entretenaient des liens étroits avec le Maine, plusieurs pionniers de l'île étant d'ailleurs originaires du Maine ou du Massachusetts. Après la guerre, les insulaires maintinrent ces bonnes relations avec leurs voisins du Maine côtier en raison des solides liens commerciaux et familiaux qui les unissaient.

21 septembre 1814 : Les Britanniques établirent à Castine, dans le district du Maine, un bureau de douane qui devint le siège commercial désigné du territoire occupé.

Lorsque l'on annonça que le commerce avec l'ennemi par l'intermédiaire de Castine était légal, cela fit le bonheur des communautés marchandes de Saint John, au Nouveau-Brunswick et d'Halifax, en Nouvelle-Écosse. Les agents de douane amassèrent 10 000 livres sterling pendant les huit mois qu'ils passèrent là-bas. Après la guerre, le gouvernement britannique émit la directive voulant que le « fonds de Castine » soit consacré à des améliorations dont profiteraient les citoyens de Nouvelle-Écosse, où le fonds fut employé pour construire une nouvelle bibliothèque pour la garnison britannique ainsi que le Dalhousie College (devenu l'Université Dalhousie). (Information adaptée du site Lieux patrimoniaux du Canada, page Chronologie de la guerre de 1812 – de juillet 1814 à décembre 1814)

Guerre de course

La baie de Fundy était un théâtre de guerre secondaire où la « chasse guerrière » – dans laquelle chaque camp tentait de capturer les navires marchands de l'ennemi tout en protégeant ses propres navires – était monnaie courante. Ces activités étaient menées par de petits navires de la marine et par des navires corsaires, c'est-à-dire des navires privés ayant reçu des licences gouvernementales (appelées « lettres de marque ») les autorisant à saisir des navires ennemis ainsi que leur cargaison en temps de guerre. Ainsi, on nuisait à la santé économie du camp ennemi, tout en laissant passer les navires de charge et les bateaux de pêche amis.

Durant l'été 1812, les Britanniques capturèrent 24 navires corsaires américains (soit dix-huit goélettes, deux sloops, deux bricks, un bateau de douane et un vaisseau de ligne) dans la baie de Fundy ou près de celle-ci. La guerre de course était une activité lucrative pour les propriétaires des navires corsaires et les membres de leurs équipages obtenaient leur part des profits réalisés. L'objectif était de nuire aux navires marchands britanniques qui quittaient les ports de Saint Andrews et de Saint John. Dans l'autre camp, on voyait les corsaires comme étant une nuisance coûteuse qui perturbait le commerce maritime essentiel et la distribution d'aliments et de biens. (Information adaptée à partir de l'ouvrage de J. Smith, pp. 32 à 39)

L'incident du Weazel et Grand Manan

« Il semble que de nombreux corsaires ne valaient guère mieux que des pirates, et c'était le cas d'Edward Snow, capitaine du Weazel et prédicateur de Hampden, dans le Maine. Le 9 juin 1813, celui-ci navigua jusqu’à Beaver Harbour au Nouveau-Brunswick et vola dans la maison du capitaine Young quinze barils de sucre, les vêtements de la famille Young et même les jouets des enfants. Plus tard pendant la même nuit, il captura un navire qui faisait route vers Saint Andrews à partir de Saint John. Or, lorsque les nouvelles de ses exploits atteignirent l’île Campobello le lendemain, deux navires se mirent à sa poursuite. Le navire volé fut vite recapturé et le Weazel fut poursuivi jusqu’à l’île Grand Manan, où Snow et son équipage furent chassés vers les bois à proximité du littoral sud-ouest, et où l’on captura un membre de son équipage. Snow et ses hommes se rendirent jusqu’à Seal Cove, y volèrent un grand bateau appartenant à Alexander McLane et s'échappèrent sans doute jusqu’à atteindre Cutler, dans le Maine. » (C. Buchanan, pp. 60 et 61)

« Si avant cet incident, les croiseurs britanniques présents dans la baie de Fundy laissaient toujours tranquilles les bateaux de pêche américains, le capitaine Gordon du Rattler ordonna ensuite à ceuxci de s'en aller et annonça que tous ceux trouvés au-delà de certaines limites prescrites seraient capturés et détruits. » (C. Buchanan, p. 61)

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The Weazel Incident, aquarelle et encre sur papier, 46 cm sur 46 cm, oeuvre de Janie Hepditch-Vannier, 2013.
 
PLAQUE COMMÉMORATIVE DE BONNY BROOK

On trouve une plaque commémorative près du quai du traversier de l'île White Head, au bout
d’Ingalls Head Road.

LA GUERRE DE COURSE, GRAND MANAN ET L'INCIDENT DE BONNY BROOK

« Pendant la période allant de 1812 à 1814, la baie de Fundy fourmillait de corsaires. Les pionniers de l’île Grand Manan vécurent beaucoup d’épreuves durant ces années, alors que leurs villages faisaient occasionnellement l’objet de raids de la part de corsaires des deux camps, qui les pillaient. (Wikipédia : Grand Manan Island [rubrique en anglais])

Histoire de Bonny Brook, à Ingalls Head – Lieu nommé d'après Joel Bonney, l'un des premiers pionniers de l'île Grand Manan : en 1779, les loyalistes Joel Bonney, Abiel Sprague et James Sprague et leurs familles, en quête de paix et d'un abri, quittèrent Machias dans le Maine pour s'établir sur l'île Grand Manan. En 1780, Alexander Bonny, le fils de Joel, aurait été le premier enfant blanc à naître sur l'île. Cependant, comme ces familles trouvaient trop difficile la vue sur Grand Manan, elles retournèrent cette même année-là à Digdeguash, au Nouveau- Brunswick, où elles avaient vécu auparavant.

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The Sally Incident at Bonny Brook, aquarelle sur papier, 46 cm sur 46 cm, oeuvre de Janie Hepditch- Vannier, 2013.

L'incident du Sally à Bonny Brook – « Durant la guerre de 1812, l'île Grand Manan, vu son isolement géographique, devint un lieu de rendez-vous prisé des navires corsaires et des pirates, dont plusieurs furent pourchassés par des croiseurs britanniques présents dans la zone. Un jour, un navire corsaire américain arriva à Grand Harbour et s'empara d’un navire à l'ancre à Bonny Brook. Les corsaires, après avoir dérobé ce navire, en voulurent un autre... et tentèrent ensuite de voler la goélette
Sally, propriété de Wooster et Ingalls qui, s'attendant à une visite de la part de corsaires américains, avaient retiré une planche du fond du navire, ce qui le rendait bien sûr inapte à la navigation. Comme les corsaires échouèrent à réparer le navire, Wooster et Ingalls se retrouvèrent alors en possession... » (C. Buchanan, p. 60)

La guerre de course, une activité lucrative – Plusieurs fortunes privées furent amassées par des corsaires pendant la guerre. Certains hommes d'affaires entreprenants firent construire des navires pour la guerre de course et embauchèrent des équipages pour les faire naviguer. La goélette Liverpool Packet, de Nouvelle-Écosse, fut l'un des plus célèbres navires corsaires, ayant capturé 50 butins américains pendant la guerre et fait la fortune de son propriétaire William Collins ainsi de son capitaine Joseph Barss. Collins, l'un des hommes les plus riches de son époque, fonda la Halifax Banking Company, qui devint plus tard la Canadienne Impériale de Commerce (CIBC). (Information adaptée à partir de l'article d'E. Butts)

Types de voiliers ayant servi pendant la guerre de 1812 :

  • Brick – Navire muni de deux mâts à voiles carrées, équipé de 10 à 20 canons, rapide, nécessitant un gros équipage et utilisé pour le courrier et l'entraînement.
  • Frégate – Navire muni de trois mâts à voiles carrés, rapide, équipé de 28 canons et utilisé comme patrouilleur et navire d'escorte. La frégate la plus connue est le HMS Shannon, qui captura l’USS Chesapeake et le ramena à Halifax en le remorquant.
  • Goélette – Navire élégant et maniable à deux mâts (grand mât et mât de misaine plus court à l'avant), à vergue oblique, populaire comme navire de transport et comme navire corsaire.
  • Vaisseau de ligne – Grand navire de combat, équipé de 60 à 100 canons. Lors d'un combat entre deux vaisseaux de ce genre, les deux formaient deux lignes parallèles et se tiraient l'un sur l'autre.
  • Sloop – Navire plus petit qu'une frégate, équipé de 20 canons, à mât unique et à voiles auriques. Les sloops étaient de formidables navires de combat, construits et utilisés par les Britanniques afin de capturer les menaçants navires corsaires américains.

Parmi les navires corsaires américains notables figuraient le Fame, le Growler, le Revenge et le Wasp de Salem, au Massachusetts, le Lily de Portland ainsi que l’Industry de Lynn, dans le Maine.

Parmi les navires corsaires britanniques notables figuraient les frégates Spartan et Maidstone, les sloops de guerre Fantome, Rattler, Indian, Emulous et Martin ainsi que les bricks Plumper et Boxer. La goélette Breame était redoutée vu sa grande activité et ses succès, bien qu’elle fut plus petite que les bricks ou les sloops; le Spartan et le Maidstone, pour leur part, eurent beaucoup de succès dans la capture de navires corsaires américains qui croisaient dans la baie de Fundy en 1812. (Information adaptée à partir de l'ouvrage de W.H. Kilby)

Les gravures sur acier suivantes, qui illustrent des voiliers de la marine américaine, sont tirées du livre The Kedge Anchor: or, Young Sailor’s Assistant de William Brady, navigateur dans la U.S. Navy, 2e édition, R.L. Shaw, 222 Water Street, New York, 1857. (Un exemplaire de la deuxième édition de ce livre appartenait à Judson Foster, marin de Grand Manan et capitaine du voilier Snow Maiden qui, jusqu'à la fin des années 1930, servit à transporter le courrier de l'île jusqu'au quai Newton, derrière l'endroit où se trouve aujourd'hui le magasin Home Hardware.)

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Brick de guerre (américain)
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Frégate (américaine)
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Goélette de guerre (américaine)
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Vaisseau de ligne (américain)
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Sloop de guerre (américain)
   

PLAQUE COMMÉMORATIVE DE SEAL COVE

 

On trouve à Seal Cove une plaque commémorative située à côté de l'auberge McLaughlin’s Wharf Inn.

L'INCIDENT DES POMMES DE TERRE À SEAL COVE : TEST DE LOYAUTÉ

La guerre de 1812 mit à l’épreuve la loyauté de certains Américains qui vivaient à Grand Manan et qui avaient signé un serment d’allégeance au roi George III – une exigence alors pour se faire concéder une terre.

Le Dr John Faxon, un des premiers médecins de Grand Manan, était arrivé des États-Unis en 1808 pour s'établir ensuite à Seal Cove. Réputé comme étant un grand promeneur, il visitait les malades à leur domicile et marchait plusieurs kilomètres par plaisir et pour faire de l'exercice. L'héritage durable que laissa le Dr Faxon, grâce à son esprit d'entreprise et à ses talents d'ingénieur, fut la création du port de Seal Cove. Pour ce faire, il fit creuser par des hommes un passage au travers du rempart naturel de cordon littoral, ouvrant ainsi la pittoresque anse de Seal Cove aux eaux de la baie de
Fundy. Vers 1811, le Dr Faxon mit à l'eau le John, le premier trois-mâts carré et plus gros navire (500 tonnes) qui fut jamais construit sur l'île Grand Manan. Lorsque la guerre de 1812 éclata, toutefois, le Dr Faxon s'empressa de retourner aux États-Unis et sa propriété fut remise aux résidents locaux. (Information adaptée de l'ouvrage de Judith E. Hill, p. 24)..

Joseph Blanchard, contrairement au Dr Faxon, demeura sur l'île Grand Manan lorsque la guerre débuta. À l'instar de Faxon, Blanchard avait reçu en concession plusieurs terres à Seal Cove et en cultivait activement quelques-unes. Un beau jour, il reçut la visite d'un corsaire qui lui demanda avec arrogance de lui fournir des pommes de terre. Blanchard refusa d'obtempérer à la demande en disant au corsaire qu'étant donné qu'il était maintenant devenu un sujet britannique, il ne pouvait se « permettre d'aider ou de nourrir les ennemis du roi George ». En revanche, il pointa du doigt le champ de patates et affirma : « les patates sont là-bas et si vous êtes assez vauriens pour les voler, il vous faudra alors les déterrer vousmêmes. » Cette réponse courageuse, qui témoignait de sa loyauté envers les Britanniques et sa nouvelle partie, lui évita probablement d’autres ennuis par la suite. (C. Buchanan, p. 60)

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The Potato Incident at Seal Cove, aquarelle et encre sur papier, 46 cm sur 46 cm,
oeuvre de Janie Hepditch-Vannier, 2013.
 

PLAQUE COMMÉMORATIVE DE SOUTHWEST HEAD

On trouve à Southwest Head une plaque commémorative située à côté de la falaise, à gauche du stationnement du phare. Cette plaque fait face à l'île Machias Seal..

LE DIFFÉREND FRONTALIER RELATIF À L’ÎLE MACHIAS SEAL – UN HÉRITAGE
DE LA GUERRE DE 1812

Introduction

L'île Machias Seal est située entre la baie de Fundy et le golfe du Maine et près de l'île Grand Manan, du Nouveau-Brunswick et de la ville de Cutler, dans le Maine. Le Canada, qui entretient un phare sur cette île depuis 1832, y a toujours employé deux

gardiens de phare rémunérés par la Garde côtière canadienne. De plus, l'île abrite une colonie de macareux digne de mention, et les sternes qu'on y trouvait jusqu'à récemment (maintenant toutes disparues ou établies ailleurs en raison du déclin de leur source de nourriture ou du réchauffement des eaux) représentaient elles aussi une belle attraction touristique. Depuis un certain nombre d'années, les deux pays déposent chaque jour sur l'île, à tour de rôle, un nombre
restreint de visiteurs (la limite est de 13 personnes) pendant les mois d'été, lors de la
période de reproduction des macareux. Cette saison de reproduction attire également des biologistes sur l'île.
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L'île Machias Seal avec ses trois tours dont deux sont des phares, vers 1920.
Photo tirée des Archives de Grand Manan.

(Les renseignements présentés ci-dessous sont adaptés à partir de Wikipédia : Machias Seal Island [rubrique en anglais])

À propos de l'île Machias Seal

D'une superficie d'environ 20 acres, l'île Machias Seal est un refuge d’oiseaux migrateurs. Dénuée d'arbres, elle est habitée par deux personnes. L'île se trouve à 16 km (9,9 milles) au sudest de Cutler, Maine, et à 19 km (11,8 milles) au sud-ouest de Southwest Head, Grand Manan, N.-B.

Son premier phase fut érigé par le gouvernement britannique en 1832, après que des marchands maritimes aient exercé des pressions sur le gouvernement pour qu'un phare soit construit afin de protéger les navires marchands dans une zone souvent remplie de brouillard et dotée de plusieurs récifs et hauts-fonds dangereux.

L'île fut habitée par des employés de la Garde côtière canadienne jusqu'au début des années 1990, lorsque tous les phares de la côte Atlantique furent automatisés. Aujourd'hui, les deux employés gouvernementaux qui y demeurent le font pour affirmer la souveraineté du Canada sur l'île et sont rémunérés par le ministère des Affaires étrangères (par l'intermédiaire de la Garde côtière). Le phare de l'île Machias Seal est le seul phare encore gardé par quelqu'un au Canada.

En 1979, les deux pays déposèrent conjointement une demande à la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye, aux Pays-Bas, mais tous deux évitèrent de demander à la CIJ de prendre une décision sur la souveraineté de l’île Machias Seal pendant qu'était déterminé le point de départ pour la division du banc de Georges Bank à des fins de pêche et d’exploration minérale (ce point fut fixé à 44° 11’ 12” de latitude N. et à 67° 16’ 46” de longitude O.).

En 1984, la CIJ rendit sa décision intitulée « Délimitation de la frontière maritime dans la région du golfe du Maine (Canada/États-Unis d'Amérique) ». Depuis cette décision, on a souligné un écart de plusieurs douzaines de kilomètres entre la limite territoriale du golfe du Maine en 1984 et la limite internationale actuelle, ce qui place l’île Machias Seal et le rocher Nord au beau milieu d’une « zone grise », selon l’expression employée par les pêcheurs américains et canadiens qui pêchent dans le secteur.

Cette zone grise a entraîné une exploitation et une surpêche continues de précieuses espèces comme le homard (notamment) dans cette zone de la part des deux pays.

Depuis des décennies maintenant, ce refuge éloigné pour oiseaux migrateurs est mentionné dans l'actualité et certains craignent que cette petite île puisse un jour faire renaître un conflit entre les deux pays si la question de la souveraineté sur l'île n'est pas réglée.

Un peu d'histoire sur le différend frontalier

Le Traité de Gand de 1814 rétablit les frontières entre les États-Unis et le Canada actuel telles qu’elles étaient en 1811. De plus, ce traité proposait la formation d’une commission d’abornement conjointe britanno-américaine afin de résoudre le différend frontalier lié à plusieurs îles situées dans la baie Passamaquoddy Bay (dont l’île Grand Manan), réclamées par les deux camps.

En 1817, la commission d’abornement déclara que les îles Moose, Dudley et Frederick appartenaient aux États-Unis et que l’île Grand Manan et les autres îles de la baie appartenaient au Canada.

Malheureusement, ce traité ainsi que les commissions qui suivirent omirent de mentionner l’île Machias Seal ou de traiter de cette question, car l’île ne se trouvait pas dans la baie Passamaquoddy et demeure donc encore, aujourd’hui, le seul différend frontalier non encore résolu entre les États-Unis et le Canada, qui tous deux revendiquent leur souveraineté sur cette île. Cela ne causa guère de problèmes jusqu'aux années 1970, lorsque les Américains décidèrent qu'ils souhaitaient accéder aux riches secteurs de pêche de la région. (Information adaptée de Wikipédia : Machias Seal Island [rubrique en anglais])

   

Actualité récente
Manchette du National Post, 27 novembre 2012 : Puffin Wars: The Island paradise at centre of last Canada-U.S. Land dispute.
Manchette de la Presse canadienne, 23 décembre 2012 : Une île à l'origine d'une dispute territoriale entre le Canada et les É.-U.< Magazine Maclean’s, 7 janvier 2013 : Does Canada or the U.S. own Machias Seal Island?

Le dernier différend territorial encore en cours entre le Canada et les États-Unis

Chronologie historique du différend frontalier (baie de Fundy) – Sauf avis contraire, les extraits suivants sont adaptés à partir du site Web de la Commission de la frontière internationale, à la page L'histoire – Traités historiques à l'origine de la Commission de la frontière internationale.

Traité de paix définitif de 1783 : Ce traité établissait la frontière entre les États-Unis d'Amérique récemment formés et les colonies britanniques en Amérique du Nord depuis
« l'embouchure de la rivière Ste-Croix dans la baie de Fundy (...) ».

Traité Jay de 1794 : Ce traité stipulait que deux commissaires devaient décider quel cours d'eau était la rivière Ste-Croix.

Traité de Gand de 1814 : Ce traité stipulait que les commissaires devaient décider de la souveraineté sur plusieurs îles dans la baie Passamoquoddy, y compris sur l'île Grand Manan et ses précieuses ressources de pêche. Le quatrième article de ce traité explique comment les États- Unis réclamèrent l'île Grand Manan ainsi que plusieurs autres îles de la baie comme se trouvant à l'intérieur de leurs frontières (c'est-à-dire à 20 lieues ou moins de leurs côtes) et que la Grande- Bretagne réclama ces îles comme se trouvant à l'intérieur des limites de la province de NouvelleÉcosse tel que le stipulait le traité plus ancien de 1783.

Rapport des commissaires de 1817 (25 novembre) : « Les commissaires nommés en vertu du traité de Gand déterminent que les îles Moose, Dudley et Frederick appartiennent aux États-Unis, mais que toutes les autres îles de la baie Passamaquoddy ainsi que l'île Grand Manan dans la baie de Fundy font partie du Nouveau-Brunswick. » (site Lieux patrimoniaux du Canada, à la page Chronologie de la guerre de 1812 – de janvier 1815 à 1871).

Après la nomination de Thomas Barclay et de John Holmes à titre de commissaires britannique et américain respectivement afin de régler la question de la frontière Est de 1817 décidant de la propriété des îles dans la baie Passamaquoddy, l'Honorable Ward Chipman communiqua avec Moses Gerrish, diplômé de Harvard et leader des premiers colons à arriver sur l'île Grand Manan le 6 mai 1784, afin de l'interroger en profondeur sur le peuplement de l'île dans le but d'aider à établir la souveraineté de la Grande-Bretagne sur celle-ci. Voici une partie de ce qu'il avait à dire dans ce dossier :

« J'en suis arrivé si près du terme de mon existence, que je serais gravement mortifié de perdre l'île Grand Manan et d'être obligé, par mes compatriotes, de partir une autre fois ou de subir leur gouvernement simplement parce que nous ne sommes pas en mesure deprouver qu'une quelconque loi émise par le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a été appliquée sur l'île avant le traité de paix de 1783.

Si les revendications des Américains devaient être satisfaites, ils détiendraient alors non seulement l'île Grand Manan, mais également plusieurs autres îles dans cette baie; toutefois, si nous devions renoncer à nos revendications sur cette île uniquement, ils seront alors satisfaits en raison de ses ressources de pêche, car voilà ce qu'ils convoitent plus que l'île elle-même. » (C. Buchanan, pp. 29 et 30)

Traité Webster-Ashburton de 1842 : Il y eut entente quant à la frontière entre la source de la rivière Sainte-Croix et le fleuve Saint-Laurent.

Convention de 1892 : La frontière fut établie entre les îles de la baie Passamaquoddy…

Traité de 1908 : Bien que les frontières sur terre aient été marquées par des bornes, des tertres ou des cairns de pierres, les frontières traversant des étendues d'eau n'apparaissaient pas, sauf sous forme de lignes courbes traversant les divers lacs et rivières, et la frontière n'était pas du tout représentée sur la carte de la rivière Sainte-Croix. Le traité de 1908 renfermait des dispositions concernant un bornage de la frontière au moyen de bouées et par tout autre moyen jugé souhaitable.

Traité de 1910 : Il fut établi que la frontière traverserait la baie Passamaquoddy jusqu'en un point situé au milieu du chenal Grand-Manan.

Traité de 1925 : Quelques ajustements mineurs furent apportés au tracé de la frontière dans le chenal Grand Manan.

 
Références

Brady, William, navigateur, U.S. Navy. The Kedge Anchor; or, Young Sailors’ Assistant, 2e édition, R.L. Shaw, 222 Water Street, New York, 1857.

Butts, Edwards. The Toronto Star: “Joseph Barss: The greatest of the Nova Scotia privateers”. Internet. Source consultée le 12 juillet 2013.

Buchanan, C. (éditeur). The Grand Manan Historian No. V. Société historique de Grand Manan, Grand Manan, N.-B., 1938.

Site Web Lieux patrimoniaux du Canada. Chronologie de la guerre de 1812 – de juillet 1814 à décembre 1814., Internet. Source consultée le 7 mai 2013..

Hill, Judith E. Jewel of the Sea, 1996.

Commission de la frontière internationale. L'histoire – Traités historiques à l'origine de la Commission de la frontière internationale. Internet. Source consultée le 11 juillet 2013.

Kilby, W.H. (éditeur). Eastport and Passamaquoddy: A Collection of Historical & Biographical Sketches. Edward E. Shead & Co., Eastport, Maine, 1888. Internet. Source consultée le 11 juillet 2013.

Smith, Joshua M. Battle for the Bay: The Naval War of 1812. Éditions Goose Lane & The New Brunswick Military Heritage Project. 2011.

Wikipédia. Grand Manan Island. Internet. Source consultée le 27 juin 2013.

Wikipédia. History of Maine. Internet. Source consultée le 7 mai 2013.

Wikipédia. Machias Seal Island. Web. Internet. Source consultée le 7 mai 2013.

Wikipédia.Guerre anglo-américaine de 1812. Internet. Source consultée le 7 mai 2013.



No. 1: Bien que l’emplacement du fort proposé soit appelé « Swallowtail », il est plutôt manifestement question de la pointe Net Point, comme en font foi les dessins du corps royal de génie naval..

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